Introduction
L’Association Internationale des Travailleurs a été créée en septembre 1864 à Londres lors d’un congrès ouvrier organisé par les Trades Unions. Elle fonctionnera sous la même forme jusqu’à la scission du congrès de La Haye en 1872 qui verra l’expulsion des représentants de la tendance collectiviste anti-autoritaire : Bakounine, Adhémar Schwitzguébel et James Guillaume. James Guillaume a écrit, au début du vingtième siècle, l’histoire de l’AIT (1). De cette histoire, que j’ai lue il y une dizaine d’année, j’ai le souvenir du récit qu’il faisait de son travail dans l’imprimerie familiale, des livres qui y étaient imprimés, en regrettant de ne pas prendre de notes de ces informations… En découvrant récemment une édition numérique de ces livres, j’ai pu y rechercher les occurrences des mots imprimerie, imprimer, etc. et retrouver toutes les informations relatives à l’imprimerie G. Guillaume fils. C’est ce matériau, augmenté de celui issu d’autres sources, que j’ai utilisé pour écrire cet article.
1. La période Georges Guillaume fils 1866-1869

Le 14 rue du Seyon est occupé aujourd’hui par une pharmacie
L’imprimerie G. Guillaume fils a été créée en juin 1866 par Georges Guillaume, ardent républicain et libre-penseur suisse. Les fonds pour l’achat du premier matériel avaient été avancés à Georges Guillaume par son ami le géologue Édouard Desor, et par deux hommes politiques appartenant au parti radical. Cette imprimerie se trouvait 14, rue du Seyon à Neuchâtel. Georges Guillaume était également membre du parti radical et a siégé pendant 35 ans au Conseil d’État, le conseil exécutif du canton de Neuchâtel. Il confia la direction de l’imprimerie à son fils, prénommé également Georges, typographe alors âgé de 20 ans. Georges Guillaume est le petit frère de James Guillaume, membre de l’AIT, proche de Bakounine et historien de l’Internationale. En septembre 1866, James Guillaume publia dans le Premier mars, journal radical de Neuchâtel, imprimé depuis juillet dans l’imprimerie de son père, une pseudo lettre de lecteur relatant le congrès de Genève de l’AIT. Le père de James Guillaume inséra cette lettre sans problème : à l’époque l’AIT avait la sympathie des radicaux avancés car ils espéraient pouvoir l’instrumentaliser.
De 1866 à 1868, une dizaine de livres sont édités par l’imprimerie G. Guillaume fils. Il s’agit principalement de comptes-rendus et de rapports de sociétés scientifiques locales ou liés à l’administration du canton de Neuchâtel. Ces travaux ont été certainement obtenu par la position du père au Conseil d’État et son appartenance au milieu scientifique neuchâtelois. Il était en effet membre de la société des sciences naturelles de Neuchâtel. On notera l’édition du « Dialogues des morts entre Proudhon et Colins » du socialiste rationnel Adolphe Hungentobler. Le socialisme rationnel est une tendance politique du socialisme proche de l’anarchisme, née au début du XIXe siècle, avec un côté humaniste et protestant de gauche. Là encore, cette publication est certainement liée à l’engagement politique du père.
Pourtant, sur la fin de cette période, l’influence de James Guillaume et de l’Internationale commence à se faire sentir dans l’imprimerie. Au début de l’année 1869, les chefs du parti radical et les Internationaux se retrouvent sur le terrain de la lutte anti-cléricale. Fernand Buisson, un ami de James Guillaume qu’il rencontra lors de son exil en Suisse suite à son refus de prêter serment au second empire, donne une série de conférences dans le canton de Neuchâtel. Le texte de ces conférences sera édité et imprimé rue du Seyon : « La conférence de Buisson sur l’enseignement de l’histoire sainte venait de paraître à Neuchâtel, à l’imprimerie de mon frère, et l’édition fut enlevée en quelques jours ». Les 16 pages de ce manifeste du christianisme libéral ont été rédigées le 3 février 1869 et publiées les 8 et 9 février à l’imprimerie G. Guillaume fils. A cette période, toute la famille semble participer aux activités de l’imprimerie : « On imprimait, dans l’atelier de mon frère, la conférence faite à Neuchâtel par Buisson quelques jours avant, afin qu’elle pût paraître aussitôt qu’il l’aurait répétée à la Chaux-de-Fonds, à Cernier (Val-de-Ruz) et au Locle ; mon père avait des épreuves d’une partie du manuscrit : il nous en lut un passage que je trouvai fort beau, et que je témoignai le désir de publier dans le Progrès ».
Au printemps de cette année, lors d’une visite à Bakounine à Genève, James Guillaume se vit proposer par Charles Perron, internationaliste lui-aussi, de participer au rachat d’une imprimerie pour la transformer en atelier coopératif. On voit bien, par ce projet, l’importance pour le mouvement socialiste et internationaliste de l’époque de pouvoir disposer de ses propres moyens d’édition et d’impression. Une imprimerie coopérative verra effectivement le jour quelques années plus tard à Genève.
2. La période James Guillaume 1869-1872

James Guillaume
En juillet 1869, Georges Guillaume fils quitte l’imprimerie : il « se conduisait mal et avait fait des dettes ». Le brouillon de ce paragraphe nous en dit un peu plus sur la gestion du frère de James Guillaume : «Mon frère puiné, placé trop jeune à la tête de la petite imprimerie dont la direction lui avait été confiée, s’était montré impropre à la direction d’un atelier et l’entreprise périclita entre ses mains. Déjà en septembre 1868, mon père m’avait demandé de quitter mes fonctions au collège du Locle pour venir à Neuchâtel prendre momentanément la gérance de cette imprimerie ; puis il avait consenti à faire encore un essai avec mon frère. Mais en juillet 1869 la situation, devenue plus critique, exigea une nouvelle intervention : mon père ne trouva d’autre solution que d’envoyer mon frère à Paris pour quelques années, et de le remplacer pendant ce temps par un gérant». On voit que James a cherché à épargner son frère dans le texte finalement publié. « Le poste de gérant de cette imprimerie avait été offert par mon père (11 juillet) à mon ami Charles Perron, qui ne put accepter ; il me fut proposé ensuite à moi-même (15 juillet) : mais je ne pouvais accepter non plus, puisque je comptais fermement retourner au Locle les vacances finies. » Mais cet été James Guillaume est renvoyé de son poste d’enseignant à l’école industrielle du Locle à cause de ses activités socialistes. Il lui est notamment reproché son rôle dans une grève des graveurs et guillocheurs, la commission scolaire lui demande donc de démissionner le 5 août 1870. Bien que son père voyait d’un mauvais œil l’évolution politique de son fils, il l’accepta pourtant dans son imprimerie. De plus la femme de James Guillaume pouvait investir 2000 francs dans une nouvelle presse mécanique…
James reprend la direction de l’imprimerie à partir du 10 août et s’installe « à Neuchâtel dans la petite imprimerie avec des appointements mensuels de cent cinquante francs ; j’étais chargé de la comptabilité, de la lecture des épreuves; j’appris en outre à manier le composteur et m’initiai aux divers travaux de l’atelier, si bien qu’au bout de quelques mois j’étais en état, non seulement de lever mon mille de lettres à l’heure, mais encore de faire une mise en pages, et de tirer un cent d’affiches sur la presse à bras ». Il réalise ainsi son souhait de jeunesse de se rapprocher du peuple ouvrier en devenant typographe (2). Georges Guillaume fils, quant à lui, part à Paris chercher du travail en 1870. Il s’engagera dans un groupe de francs-tireurs pendant la guerre contre la Prusse, puis dans le 85° bataillon de la garde nationale pendant la Commune, jusqu’au 5 mai, ce qui lui vaudra une notice dans le Maitron, contrairement à son frère aîné. Il revient ensuite à Neuchâtel mais n’exercera plus aucune activité ouvrière. Il relatera cette période dans deux livres : Souvenirs d’un franc-tireur pendant le Siège de Paris, édité et imprimé chez G. Guillaume fils (l’imprimerie a gardé ce nom jusqu’à la fin de son activité) et Souvenirs d’un garde national pendant le Siège de Paris et pendant la Commune édité par la Librairie générale J. Sandoz (Neuchâtel) mais imprimé par James Guillaume en 1871. L’imprimerie occupe tellement James Guillaume qu’il refuse de représenter la toute récente section de Neuchâtel de l’AIT au congrès de Bâle qui commence ses travaux le 5 septembre 1869.
A cette date arrive à Neuchâtel M. Martinaud, ex-prêtre catholique qui vient de purger neuf mois de prison à Sainte-Pélagie pour une brochure anti-catholique. Il rencontre James Guillaume et sa famille et « a demandé s’il ne pourrait pas trouver du travail comme ouvrier compositeur chez nous ; il a autrefois commencé un apprentissage d’imprimerie. Nous lui avons répondu qu’il y gagnerait à peine sa vie, au moins en commençant. Malgré cela, il paraît résolu à essayer, et nous lui avons dit qu’il y avait de l’ouvrage à son service. » Il est invité à faire un essai à l’imprimerie le lendemain après-midi, lundi 6 septembre. Nous ne savons pas si il a pris ce travail, mais cela indique en tout cas que le travail à l’imprimerie G. Guillaume fils n’était pas très rémunérateur.
1870
Le vieux républicain Constant Meuron, proche de James Guillaume et cofondateur de la section du Locle de l’AIT, sans travail depuis 1869, se serait vu proposer de travailler à l’imprimerie pour ne pas dépendre de l’assistance publique, mais ce projet n’a pas abouti (3). Lors d’une visite de Bakounine à Neuchâtel en 1870, le vieux révolutionnaire remit à James Guillaume, afin qu’il l’imprime dans son atelier, le manuscrit de la brochure Les Ours de Berne et l’Ours de Saint-Pétersbourg, complainte patriotique d’un Suisse humilié et désespéré. Bakounine laisse la liberté à James Guillaume « de retoucher, de remanier, d’abréger, liberté dont je ne me fis pas faute d’user ». Devenu par la suite introuvable, ce texte ne sera réimprimé qu’en 1907 chez Stock, réédité par James Guillaume. Lors du Congrès romand collectiviste d’avril 1870, James Guillaume est élu rédacteur de Solidarité, organe de la fédération romande. Pour permettre la parution de ce nouveau journal il faut trouver un imprimeur qui accepte de faire crédit. Le congrès demanda à James Guillaume que, sous sa garantie personnelle, l’imprimerie G. Guillaume fils prenne ce risque, ce qu’il accepta à la demande entre autre d’Adhémar Schwitzguébel, lui aussi militant libertaire de l’AIT.

Paul Robin 1910
La fédération des sections parisienne de l’AIT demande, par l’intermédiaire de Paul Robin, pédagogue libertaire français, à l’imprimerie G. Guillaume fils d’imprimer son journal Socialiste. A partir de juin 1870 les articles du premier numéro du Socialiste, « organe de la Fédération parisienne de l’Association internationale des travailleurs, paraissant le samedi ». Il paraîtra le 11 juin à 5000 ou 6000 exemplaires. Malheureusement, si quelques numéro expédiés sous bande arrivent à destination, les ballots du journal sont saisis à leur arrivé à Paris. Quelques exemplaires seulement du second numéro, daté du 18 juin, arrivèrent à bon port. Devant ces difficultés le journal de la fédération parisienne suspendit sa publication.
Le 5 septembre, le lendemain de la chute du second empire en France, la Solidarité publie un supplément sous forme d’un Manifeste aux Sections de l’Internationale, qui invite tous les internationaux à combattre l’empire prussien au nom de la République sociale universelle. Or, la moitié de la bourgeoisie locale étant admiratrice de Bismarck, dès le lendemain « je vis arriver à l’imprimerie, dans la matinée, le préfet de Neuchâtel, M. Charles Gerster, et le directeur de la police municipale, M. Jean de Montmollin, accompagnés de trois gendarmes. Ces deux fonctionnaires me lurent un arrêté que, sur un ordre de Berne, venait de prendre le Conseil d’État (gouvernement cantonal) et par lequel il leur était enjoint de saisir le supplément de la Solidarité. Ils firent une perquisition dans l’imprimerie, et s’emparèrent des exemplaires restants : puis ils me signifièrent la défense absolue de continuer à imprimer la Solidarité, sous peine de fermeture immédiate de l’atelier. Ils se rendirent ensuite à la poste pour y saisir les exemplaires sur lesquels il serait encore possible de mettre la main : les exemplaires destinés à l’Allemagne furent, je crois, arrêtés à Bâle ; mais pour ceux qui étaient à destination de la France, la police arrivait trop tard : le Manifeste fut distribué à Paris, à Lyon, à Marseille, dans la plupart des grandes villes ; plusieurs journaux le reproduisirent, entre autres le Réveil de Delescluze et la Patrie en danger de Blanqui, et à Lyon il fut placardé sur les murs. Le mardi après midi, mon ami David Perret vint m’avertir que j’allais être arrêté ; il m’engageait à mettre immédiatement la frontière entre la police suisse et moi, en me rendant à Pontarlier, où il avait un pied-à-terre qu’il mettait à ma disposition. Je le remerciai, et lui répondis que je préférais ne pas partir ; que d’ailleurs la nouvelle me paraissait invraisemblable, puisque le préfet, lors de la perquisition du matin, m’avait laissé en liberté. Je le priai d’aller aux informations ; il se rendit chez je ne sais plus quel personnage officiel de sa connaissance, et une heure après il me communiquait ce qu’il avait appris par cette voie : le télégramme de Berne qui avait enjoint la saisie du supplément de la Solidarité avait bien ordonné en même temps qu’on m’arrêtât ; mais le gouvernement neuchâtelois avait fait observer à l’autorité fédérale que cette arrestation donnerait de l’importance à un incident qu’il valait mieux étouffer, et le Conseil fédéral suisse, après réflexion, avait retiré son ordre. ».
A la même époque, son ami Ferdinand Buisson, dont James Guillaume imprimait l’Émancipation, petit journal protestant libéral qu’il dirigeait, se rendit à Paris pour apporter son aide à la république naissante. Il participera à la fondation d’un orphelinat qui traversera la Commune, la semaine sanglante, et s’installera ensuite à Cempuis. L’orphelinat de Cempuis, dirigé un temps par Paul Robin fut le premier établissement expérimental d’éducation libertaire.
La situation personnelle de James Guillaume, après la saisie du manifeste est difficile : « le boulanger refusait le pain, le boucher refusait la viande, un créancier m’avait envoyé l’huissier, et l’imprimerie, qui n’avait plus d’ouvrage, ne pouvait me payer mon salaire arriéré. ». Un horloger du Locle lui viendra en aide en lui envoyant 300 francs.
La nuit du 11 au 12 septembre, James Guillaume, sous surveillance policière, parvient à rencontrer discrètement Bakounine qui lui remet la troisième partie d’un manuscrit à imprimer. Encore une fois Bakounine permet à James Guillaume de modifier le texte, ils décident de le publier sans nom d’auteur. L’imprimerie étant hors d’état d’avancer les frais d’impression, Bakounine remit 50 francs à valoir sur l’impression. Voici comment fut composé cette brochure : « Pendant ce temps, j’imprimais la brochure de Bakounine en me hâtant le plus possible. Pour aller plus vite, j’avais réparti la besogne entre trois compositeurs (dont j’étais) travaillant sur des casses qui contenaient des caractères de corps différents, parce que la lettre nous manquait : une partie de la brochure fut composée en corps 9, une autre en corps 10. J’ai conservé le manuscrit, tout entier de ma main, avec des renvois à diverses pages du manuscrit de Bakounine, d’après lequel la brochure a été imprimée. Nous avions d’abord voulu l’intituler Lettre à un Français, et elle devait former une lettre unique ; mais ensuite il me parut qu’il valait mieux en distribuer le contenu en plusieurs lettres distinctes et successives. Je lui donnai donc ce titre : Lettres à un Français sur la crise actuelle, et la divisai en six lettres, auxquelles j’attribuai arbitrairement des dates allant du 1er au 15 septembre ». Par ailleurs, c’est James Guillaume lui-même qui a rédigé la première lettre, pour servir d’introduction à l’ensemble. Les Lettres à un Français sur la crise actuelle. Septembre 1870, parurent sans nom d’auteur ni d’imprimeur et sans indication de lieu le 20 septembre. Elles forment une brochure de 43 pages in-16, rééditée dans le tome II des Œuvres de Bakounine, texte établi par James Guillaume, P.-V. Stock (Bibliothèque sociologique, N° 38), 1907 (Tome II, pp. 81-134). et dans le volume 7 des Œuvres complètes de Bakounine chez Champ Libre, 1979. La brochure fut expédiée à Genève chez son ami Lindegger, qui se chargera de la faire parvenir à Lyon où se trouve Bakounine qui prépare le soulèvement du 28 septembre.
Pendant l’hiver 1870-1871, la fédération romande se mit d’accord sur la publication de brochures socialistes. Deux brochures furent imprimées chez G. Guillaume fils : « 1° L’Association internationale des travailleurs, reproduction d’une série d’articles publiés par Albert Richard dans le Progrès de Lyon pendant l’été de 1870, et dont quelques-uns avaient déjà été reproduits par la Solidarité : « l’auteur y a résumé l’histoire du développement de l’Internationale, et surtout le progrès des idées au sein de cette association » ; 2° La Guerre et la Paix, par Adhémar Schwitzguébel : « cette brochure fait ressortir les véritables causes de la guerre, qu’on doit voir non pas tant dans l’ambition de tel ou tel monarque, mais avant tout dans le désordre économique dont souffre la société ». James Guillaume imprima aussi « un Almanach du Peuple pour 1871, contenant les articles suivants (les articles n’étant pas signés, j’indique le nom de leurs auteurs) : Les caisses de résistance (Adhémar Schwitzguébel), dialogue destiné à réfuter le raisonnement d’un ouvrier qui essaie de persuader à un camarade que « la pièce de un franc qu’il donne chaque mois pour la caisse de résistance serait plus avantageusement placée à la caisse d’épargne » ; Les partageux (Adhémar Schwitzguébel), article démontrant que les véritables « partageux » sont les exploiteurs ; L’Association internationale des travailleurs (Adhémar Schwitzguébel), court exposé des principes de l’Internationale et de la théorie collectiviste ; La réforme de l’éducation (James Guillaume), montrant que la transformation de l’éducation publique ne peut s’accomplir que dans une société dont les bases seront radicalement transformées ; Une Commune sociale (James Guillaume), essai dans lequel j’exposais, avec nos idées d’alors, ce que serait, « non pas une commune telle qu’on en pourra voir dans un siècle, alors que, la réforme sociale ayant été radicalement accomplie partout, il se sera formé une génération nouvelle qui n’aura gardé de nos préjugés, de notre ignorance et de nos misères qu’un lointain souvenir historique », mais « une commune immédiatement après la révolution sociale, pendant cette époque de transition dans laquelle il faudra faire du socialisme avec les hommes et les choses d’aujourd’hui ». Notre petit Almanach trouva de nombreux lecteurs, et l’édition en fut rapidement écoulée. »
En novembre 1870, ne pouvant plus imprimer le journal La Solidarité, James Guillaume demande à Joukovski de trouver une imprimerie à Genève, il conserverait toutefois son rôle de rédacteur en chef. Il lui écrit à ce sujet le 28 décembre, puis à nouveau le 22 janvier 1871. Cette lettre est intéressante car elle donne les éléments de budget nécessaire à la parution du journal La Solidarité : « 500 exemplaires en demi-feuille (deux pages) coûteraient 28 fr. (c’était ce qu’ils coûtaient à Neuchâtel) ; port, trois-quarts de centime par exemplaire pour un journal hebdomadaire, ce qui fait dix centimes par trimestre ; le prix serait aussi de dix centimes pour un journal paraissant irrégulièrement. S’il paraissait vingt numéros en six mois, la dépense serait de 620 fr. (impression 56o fr. ; ports, pour 300 exemplaires seulement, 60 fr.), et 300 abonnements à deux francs produiraient 600 francs. « Je crois même que le numéro pourrait coûter moins de 28 fr., si au lieu de tirer à 500 on ne tirait que juste le nombre nécessaire pour servir les abonnés. » Pour un journal de quatre pages, il faudrait 600 abonnés à deux francs, car un numéro coûterait au moins 50 fr. d’impression pour 600 exemplaires ; pour vingt numéros la dépense serait de 1.120 fr. (impression 1.000 fr., ports pour six mois, 120 fr.) ; recettes, 600 abonnés à deux francs, 1.200 fr. « Mon opinion est qu’il faut commencer modestement par une demi feuille ; car l’essentiel est de ne pas aller encore faire une mauvaise affaire au point de vue financier : ce serait notre coup de grâce. »
Le 27, dans une nouvelle lettre à Joukovski, il expose le plan et le budget nécessaire à un projet de brochure d’actualité : « Le 27, j’exposai à Joukovsky le plan définitif de la brochure d’actualité. Gaspard Blanc serait chargé d’écrire l’histoire des événements de Lyon, et Ozerof, en sa qualité de témoin oculaire, reverrait son récit. Pour Marseille, on utiliserait une lettre détaillée d’Alerini, du 9 novembre 1870, avec quelques modifications et adjonctions. Joukovsky ferait l’introduction, Joukovsky et Schwitzguébel écriraient la partie politique ; pour la partie historique, je me chargerais de Brest, de Rouen, de Paris et de la mise au point des autres relations. La brochure aurait 32 pages, 48 au maximum ; imprimée à 500 exemplaires, elle coûterait 35 fr. par feuille, plus 12 à 15 fr. de brochage, 10 fr. de ports, en tout 130 francs. Joukovsky aurait à m’envoyer son manuscrit pour le 10 février. » Pendant cette période, l’imprimerie n’a plus d’ouvrage, la misère frappe à nouveau la famille de James Guillaume qui vient de s’agrandir avec la naissance d’une petite fille.
1871
Lors de sa retraite fin janvier 1871, l’armée de Bourbaki traverse Neuchâtel. Si les officiers sont bien logés, ce n’est évidemment pas le cas de la troupe. James Guillaume accueillis une trentaine de ces soldats, deux nuits de suite, dans son imprimerie.
Dans le seconde moitié de février, Ferdinand Buisson revient de Paris et passe quelques jours à Neuchâtel. Il fait part à James Guillaume des événements révolutionnaires auxquels il a assisté puis lui propose d’entrer comme instituteur dans l’orphelinat qu’il vient de créer à Paris. James Guillaume accepte, il se propose de faire revenir son frère pour reprendre l’imprimerie. Il se rendit à la banque Pury et Cie, où l’imprimerie avait un compte-courant, pour retirer les 300 francs nécessaires au voyage, puis à la Chancellerie d’État pour obtenir un passeport. Mais entre temps son père fit changer d’avis Ferdinand Buisson qui retira son offre de poste d’instituteur. « Je m’étais trouvé, ce jour-là, à l’un de ces tournants de la destinée qui décident de tout un avenir : si j’avais accompagné Buisson à Paris, j’aurais été mêlé aux événements de la Commune, et j’eusse peut-être partagé le sort de mon ami Varlin et de tant d’autres. »
Vers le 20 mars, Ferdinand Buisson revient à Paris chercher sa famille, mais ne parla plus d’emmener James Guillaume avec lui. Il était de toute façon bloqué à l’imprimerie jusqu’au retour de son frère qui ne semblait pas pressé de rentrer.
En avril 1871, Bakounine a fait imprimer sa brochure L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale à l’imprimerie coopérative de Genève. Il fut consterné par « les fautes d’impression énormes que les correcteurs avaient laissé passer. C’est ainsi que Quinet avait été transformé en Guizot, lord Bloomfield en lord Bloompichi, Wartbourg en Werthory, les trois mots allemands in’s Blaue hinein en ce logogriphe : isis Blanchinein ; l’impératrice Catherine II, de lascive mémoire, était, par le compositeur, dite de bonne mémoire ; l’animalité bourgeoise rugissante était devenue : animalik bourgeoise vigilante, etc. Bakounine demanda à James Guillaume d’imprimer sur-le-champ un Errata, que, dans sa colère, il ne voulut pas faire faire à l’Imprimerie coopérative ; je tirai l’Errata qu’il m’envoyait ; et ensuite, le manuscrit de la livraison m’ayant été expédié de Genève, sur ma demande, pour que je pusse collationner l’imprimé avec l’original, je fis encore un supplément à l’Errata ; je tirai également une couverture rouge, portant le titre : L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale, Première livraison. »
En juin, Bakounine informe James Guillaume qu’il recevra bientôt le manuscrit et les fonds pour l’impression d’une deuxième livraison de L’Empire knouto-germanique. Il en voudrait rapidement 200 à 210 exemplaires pour un envoi en Italie où ils sont attendus. La prochaine conférence des délégués de l’Association Internationale des Travailleurs doit se tenir à Londres du 17 au 23 septembre 1871. Bakounine propose à James Guillaume de s’y rendre, il refuse d’une part pour des raisons politiques : « Je pressentais qu’à Londres je me serais trouvé en présence d’une majorité prévenue, parfaitement résolue à fermer l’oreille à tout plaidoyer ; ma situation, comme représentant des Sections des Montagnes, aurait été celle d’un accusé comparaissant devant des juges dont il reconnaît la compétence et dont il accepte la sentence : ne valait-il pas mieux, puisque nous étions condamnés d’avance, qu’on ne pût pas se prévaloir de ce qu’un défenseur de notre cause aurait esquissé le simulacre d’une vaine défense, et qu’il fût, au contraire, bien constaté qu’on nous condamnait sans nous avoir entendus ? » mais aussi parce qu’il lui est impossible de laisser l’imprimerie aussi longtemps.
Benoît Malon, réfugié à Neuchâtel après la chute de la Commune, fut pressenti pour être délégué, mais finalement y renonça pour rester à Genève écrire son livre La Troisième défaite du prolétariat français, dont l’impression se fit en septembre et octobre à Neuchâtel, dans l’atelier G. Guillaume fils. D’autres proscrits de la Commune vont également écrire : « Diverses publications allaient faire connaître enfin au public la vérité sur la Commune outragée et calomniée. J’ai déjà dit que Malon s’était mis à écrire, dès son arrivée à Genève, les chapitres d’un livre qu’il intitula La Troisième défaite du prolétariat français, et qui s’imprima à Neuchâtel, dans notre atelier ; mais il ne put paraître qu’au milieu de novembre. La première en date des publications de la proscription en Suisse fut le Livre rouge de la justice rurale, de Jules Guesde, qui parut en livraisons à l’imprimerie Blanchard, à Genève, depuis le mois d’octobre. Vint ensuite, au commencement de novembre, Hommes et Choses de la Commune, de Maxime Vuillaume, paraissant aussi en livraisons à l’imprimerie Blanchard. Enfin fut annoncée, pour paraître le 15 décembre, une Étude sur le mouvement communaliste, par G. Lefrançais, qui s’imprima, comme le volume de Malon, à l’atelier G. Guillaume fils ». Ajoutons également Paris pendant la Commune révolutionnaire de 71, de Georges Jeanneret qui sera publié en 1872 à l’atelier G. Guillaume fils.
André Léo, également réfugiée à Neuchâtel participa au Congrès de la Ligue de la paix et de la liberté, à Lausanne le 27 septembre 1871. Son discours fut publié par James Guillaume sous le titre : La Guerre Sociale : discours au Congrès de la Ligue de la paix et de la liberté, tenu à Lausanne le 27 septembre 1871.
L’imprimerie offrit du travail à un autre proscrit, Bastelica. Il écrivait dans une lettre à Joukovski datée du 28 septembre : « J’ai appris un peu de typographie en Espagne : je désirerais continuer ce métier ; trouverais-je les éléments en Suisse ? Réponds-moi vite. » Joukovski lui conseilla de contacter James Guillaume, qui répondit favorablement : « On a vu que j’avais des raisons d’être sur la réserve avec Bastelica — comme j’en avais à l’égard de Malon ; mais, puisqu’il était malheureux à Londres et voulait quitter cette ville, je lui répondis qu’il y avait du travail à l’imprimerie G. Guillaume fils. Il vint, et je pus l’embaucher sans provoquer de protestation de la part des compositeurs, grâce à un carnet que lui envoyèrent nos amis de Barcelone, établissant — par un léger accroc aux règlements, justifié puisqu’il s’agissait de secourir un proscrit — qu’il était reconnu comme ouvrier typographe par l’Union typographique de cette ville. ». On voit ici que James Guillaume est aussi le patron de l’imprimerie et peut subir à ce titre les protestations de ses employés syndiqués !
Le communard en exil Raphaël Rougeot a été employé comme voyageur de commerce pour l’imprimerie, il a correspondu avec James Guillaume entre le 29 août et le 24 novembre 1871.(4)
Le 16 novembre, Bakounine envoya les dernières pages du manuscrit du livre La théologie politique de Mazzini et l’Internationale, qui put donc être composé et imprimé six semaines plus tard. Quant au manuscrit pour la deuxième livraison L’Empire knouto-germanique il arriva en plusieurs fois, les fonds promis par Sibiriakof eux n’arrivèrent pas… Sibiriakof demanda un nouveau devis pour l’impression de la deuxième livraison de L’Empire knouto-germanique : « 512 francs, se divisant ainsi : 8 feuilles à 55 fr. pour mille exemplaires, 440 fr. ; mille couvertures, 24 fr. ; brochage, 6 fr. par feuille pour mille exemplaires, 48 fr. » Les feuillets 149-247 du manuscrit (moins les feuillets 211-213, perdus) ont été publiés en 1882 à Genève, par Carlo Cafiero et Élisée Reclus, sous le titre Dieu et l’État. D’autres feuillets ont été publiés plus tard par Max Nettlau chez Stock dans les œuvres de Michel Bakounine, également sous le titre de Dieu et l’état. D’autres encore, qui devaient être le préambule de la deuxième livraison, formèrent le texte La Commune de Paris et la notion de l’État, et furent publiés par Élisée Reclus, dans le Travailleur de Genève, en 1878.
A la fin de l’année 1871, la Commission de propagande socialiste de Saint-Imier confia à l’imprimerie G. Guillaume fils la réalisation et l’impression de l’Almanach du Peuple pour 1872. « En attendant, nous avions, comme l’année précédente, pour aider à la propagande de nos idées, publié un petit almanach. L’Almanach du peuple pour 1872 parut à la fin de décembre ; il contenait des articles d’Adhémar Schwitzguébel, Michel Bakounine, Mme André Léo, Gustave Lefrançais, et un poème de B. Malon. L’article de Schwitzguébel était intitulé Le collectivisme, […] L’article de Bakounine était tout simplement un fragment du manuscrit rédigé par lui, du 4 au 20 juillet 1871, sous le titre de Protestation de l’Alliance ou Appel de l’Alliance, manuscrit que j’avais entre les mains et dont rien n’avait pu être utilisé jusqu’alors ; je donnai à ce fragment (pages 123-136 du manuscrit) le titre d’Organisation de l’Internationale. Mme André Léo avait traité, sous une forme humoristique, ce sujet : L’éducation et la Bible. Un extrait du livre de Lefrançais sur la Commune, livre qui ne parut qu’en janvier 1872, formait le quatrième article, sous ce titre : Les socialistes et les républicains bourgeois en face de la guerre. Le poème de Malon, La Grève des mineurs (près de cinq cents alexandrins), avait été déjà publié à Paris en mai 1870, à l’occasion de la grève du Creusot : c’était une réponse à la Grève des forgerons, de Coppée. Notre Almanach, édité par notre Commission de propagande socialiste de Saint-Imier et imprimé à l’atelier G. Guillaume fils, se vendit bien ; il fallut en faire sur-le-champ une seconde édition, qui fut écoulée principalement en Belgique. ». Enfin, en décembre 1871, parut le livre La théologie politique de Mazzini et l’Internationale et qui prit place dans la série des publications de la Commission de propagande socialiste de Saint-Imier.
1872
Je n’ai pas trouvé de trace de l’activité de l’imprimerie G. Guillaume fils depuis la publication de l’Almanach du Peuple de 1872 jusqu’au congrès de La Haye de septembre 1872. Les Internationaux jurassien, et James Guillaume en particulier avait alors fort à faire pour défendre leurs positions face au conseil général de l’AIT : «Les mois qui précédèrent le Congrès de la Haye, à partir du commencement de mai, furent pour moi une période d’activité fiévreuse. La rédaction du Bulletin, dont la charge m’incombait presque tout entière, me prenait beaucoup de temps ; et il fallut m’occuper en outre à écrire le Mémoire que la Fédération jurassienne, conformément à la décision du Congrès de Sonvillier, devait présenter à toutes les Fédérations de l’Internationale. » Par ailleurs l’imprimerie G. Guillaume fils n’aura édité et imprimé que quatre titres cette année, contre dix par ans et quelques travaux d’impressions seuls dans les années 1870-71. La fédération jurassienne élit James Guillaume délégué au Congrès de l’AIT, qui se tiendra à La Haye du 2 au 7 septembre 1872. James Guillaume hésite mais accepte le mandat de la fédération jurassienne: « J’aurais bien voulu refuser aussi, car il m’était très difficile de m’absenter de l’imprimerie pour un si lointain voyage ; mais mes amis insistèrent, et il fallut me soumettre à leur décision. » Nous ne parlerons pas ici de ce congrès qui marqua, avec l’exclusion de Bakounine, Adhémar Schwitzguébel et James Guillaume, le début de la fin de l’AIT. Après le Congrès de la Haye, la fédération jurassienne convoqua son congrès fédéral puis un congrès international à Saint-Imier à partir du 15 septembre. Les résolutions du congrès de Saint-Imier, où l’on peut reconnaître la main de Bakounine « furent imprimées, à l’imprimerie G. Guillaume fils, à Neuchâtel, en une feuille volante contenant trois pages in-4°, sous ce titre : « Résolutions du Congrès anti-autoritaire international tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872 par les délégués des Fédérations et Sections internationales italiennes, françaises, espagnoles, américaines et jurassiennes » ; à la fin du texte est placé, comme le Congrès l’avait décidé, la signature de Schwitzguébel : « Pour copie conforme, au nom et par ordre du Congrès, Adhémar Schwitzguébel ». La Feuille d’avis de Neuchâtel en date du 18 septembre 1872 publie l’annonce suivante : « Un jeune homme sachant écrire et compter correctement, trouverait immédiatement de l’occupation. S’adr. À l’imprimerie G. Guillaume fils, en ville. ». Cette annonce indique peut-être le départ précipité d’un employé de l’imprimerie. Suite au succès des deux précédents, un nouvel almanach du peuple, pour 1873 fut imprimé à l’atelier G. Guillaume fils. Cette brochure paraît en décembre et contient les articles suivants : Quelques mots sur la propriété, par Élisée Reclus ; Le suffrage universel, par Jules Guesde ; L’éducation démocratique, par Mme André Léo ; Les veuves des fédérés, poésie, par Alfred Herman (de Liège) ; Une nouvelle Parabole (imitation de la célèbre Parabole de Saint-Simon), par B. Malon ; Le collectivisme (suite de l’article de l’almanach précédent), par Adhémar Schwitzguébel. Il s’agit probablement du dernier ouvrage imprimé par l’atelier G. Guillaume fils, puisqu’au début de 1873, l’imprimerie est rachetée par un employé et devient l’imprimerie L.-A. Borel (5). C’est là que sera imprimé le Mémoire présenté par la Fédération jurassienne de l’Association internationale des travailleurs à toutes les Fédérations de l’Internationale.
Conclusion
On entrevoit, à travers cet essai d’histoire de l’imprimeur-éditeur G. Guillaume fils le rôle que cet atelier a pu tenir dans la grande histoire, celle de l’AIT, de la Commune de Paris et du mouvement ouvrier suisse. Cette imprimerie aura été, pendant sa courte existence, étroitement liée à l’histoire de AIT : maison d’édition de propagande socialiste pour la fédération jurassienne, des textes de Bakounine puis plus tard des récits de communards proscrits. Elle servi aussi de refuge aux militants dans la misère ou en exil. Mais l’imprimerie a permis en premier lieu de donner un moyen de subsistance à un des animateurs de la tendance anti-autoritaire de l’AIT et le dégager ainsi de la tutelle pesante d’un patron à qui il aurait dû rendre des comptes sur son militantisme comme ce fut le cas lors de ses déboires avec la commission éducative du canton de Neuchâtel en 1869. À ce titre aussi la petite histoire rejoint la grande, puisque la tendance anti-autoritaire a largement influencé le mouvement ouvrier, du moins dans les pays latins : on retrouvera une bonne partie de la branche française de l’AIT lors des événements accompagnants la chute du second empire puis dans la Commune de Paris et elle restera très forte dans le mouvement ouvrier espagnol pendant plusieurs décennies. Les théories anti-autoritaires donneront naissance au mouvement anarchiste puis au syndicalisme révolutionnaire.
Notes :
1 : L’Internationale, documents et souvenirs, Société nouvelle de librairie et d’édition, 1905 https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Internationale,_documents_et_souvenirs
2 : Autobiographie de James Guillaume, dans La Révolution Prolétarienne, n°116, 5 avril 1931 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6230989c.langFR
3 : Sur Constant Meuron, voir : http://www.solidarites.ch/ne/neuchatel/333-constant-meuron-1804-1872-combattant-republicain-de-1831-et-fondateur-de-la-premiere-internationale-au-locle
4 : M. Vuilleumier, « les archives de James Guillaume », le Mouvement Social, n°48, 1964
5 : Une annonce dans « La feuille d’avis de Neuchâtel » du mercredi 19 mai 1869 indique la présence à l’imprimerie d’un certain Louis Borel, visiblement également membre de la section de gymnastique de Neuchâtel.
Annexe :
Bibliographie des livres édités et / ou imprimés par G. Guillaume fils
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