Léon Deffoux est un journaliste français né en 1881 et mort en 1945. Dans son livre, Pipe-en-Bois, le narrateur témoigne de ce qu’il a vu de la Commune. On ne sait pas trop si il s’agit d’un témoignage réel ou d’un roman bien documenté tant le narrateur semble avoir été partout où il se passait quelque chose pendant cette période. La préface nous indique que l’auteur a rencontré quelques années avant la publication de ce livre un vieux communard : il pourrait s’agir de son histoire romancée. Par ailleurs l’auteur a publié en 1913 Un Communard, Chez Figuière, qui pourrait bien être une première ébauche de ce qui deviendra Pipe-en-Bois en 1932… Il s’avère en fait que Léon Deffoux, ne parvenant pas à mettre la main sur les vraies mémoires de Pipe-en-bois, a décidé de les écrire lui-même.
Pipe-en-Bois, de son vrai nom Georges Cavalier, est connu pour son activité de cabaleur. Il sabotait les représentations théâtrales d’auteurs proches de l’empire dans les années 1860, et notamment une pièce des frères concours : Henriette Maréchal. « C’était le soir de la première d’ Henriette Maréchal, une pièce des frères Goncourt, le mardi 5 décembre 1865. La salle du théâtre-Français était pleine à craquer. La renommée des auteurs promettait un succès éclatant. On disait tout bas, que la pièce ne devait qu’à une faveur princière, l’honneur de paraître dans la maison de Molière, un passe-droit, un privilège dû à l’intervention de la princesse Mathilde. » (source)
Georges Cavalier a joué ensuite un rôle important dans l’administration pendant la Commune, en tant qu’ingénieur, responsable de la voirie et des promenades publiques. Il participa à la remise en fonctionnement des services publics sabotés par le gouvernement lors de sa fuite à Versailles. Il sera d’ailleurs condamné à la déportation par un conseil de guerre après la Commune mais parviendra à s’exiler en Belgique. Georges Cavalier a écrit ses mémoires, intitulées : Les mémoires de Pipe-en-Bois. Considérées comme perdues pendant presque un siècle, il en existait néanmoins une copie, un exemplaire saisit par un policier chargé de surveiller les communards exilés. Les mémoires de Pipe-en-Bois ont été rééditées en 1992 par Champ Vallon. Remercions la police politique.
Pipe-en-Bois témoin de la Commune, Léon Deffoux, les éditions de France, 1932