Archive pour Commune de Paris

Paris, bivouac des révolutions

Posted in Commune de Paris, Histoire sociale with tags , on 18 avril 2014 by Ascona

tombsUne bonne nouvelle que la parution de cette traduction de The Paris Commune 1871 du spécialiste anglais de la Commune de Paris, Robert Tombs, publié en anglais en 1999. Parmi les livres de Robert Tombs traduits en français, signalons La Guerre contre Paris, 1871, publié par Aubier en 1998, qui raconte l’histoire de la Commune du côté de l’armée Versaillaise.

L’édition de Libertalia est de belle facture, il devrait rejoindre bien vite le haut de ma pile de livres à lire ! Des nouvelles bientôt donc…

Paris, bivouac des révolutions, la Commune de 1871, Robert Tombs, Libertalia, 2014

Pipe-en-bois témoin de la Commune

Posted in Commune de Paris, Histoire sociale with tags , on 10 avril 2014 by Ascona

pipeLéon Deffoux est un journaliste français né en 1881 et mort en 1945.  Dans son livre, Pipe-en-Bois, le narrateur témoigne de ce qu’il a vu de la Commune. On ne sait pas trop si il s’agit d’un témoignage réel ou d’un roman bien documenté tant le narrateur semble avoir été partout où il se passait quelque chose pendant cette période. La préface nous indique que l’auteur a rencontré quelques années avant la publication de ce livre un vieux communard : il pourrait s’agir de son histoire romancée. Par ailleurs l’auteur a publié en 1913 Un Communard, Chez Figuière, qui pourrait bien être une première ébauche de ce qui deviendra Pipe-en-Bois en 1932… Il s’avère en fait que Léon Deffoux, ne parvenant pas à mettre la main sur les vraies mémoires de Pipe-en-bois, a décidé de les écrire lui-même.

Pipe-en-Bois, de son vrai nom Georges Cavalier, est connu pour son activité de cabaleur. Il sabotait les représentations théâtrales d’auteurs proches de l’empire dans les années 1860, et notamment une pièce des frères concours : Henriette Maréchal. « C’était le soir de la première d’ Henriette Maréchal, une pièce des frères Goncourt, le mardi 5 décembre 1865. La salle du théâtre-Français était pleine à craquer. La renommée des auteurs promettait un succès éclatant. On disait tout bas, que la pièce ne devait qu’à une faveur princière, l’honneur de paraître dans la maison de Molière, un passe-droit, un privilège dû à l’intervention de la princesse Mathilde. » (source)

Georges Cavalier a joué ensuite un rôle important dans l’administration pendant la Commune, en tant qu’ingénieur, responsable de la voirie et des promenades publiques. Il participa à la remise en fonctionnement des services publics sabotés par le gouvernement lors de sa fuite à Versailles. Il sera d’ailleurs condamné à la déportation par un conseil de guerre après la Commune mais parviendra à s’exiler en Belgique. Georges Cavalier a écrit ses mémoires, intitulées : Les mémoires de Pipe-en-Bois. Considérées comme perdues pendant presque un siècle, il en existait néanmoins une copie, un exemplaire saisit par un policier chargé de surveiller les communards exilés. Les mémoires de Pipe-en-Bois ont été rééditées en 1992 par Champ Vallon. Remercions la police politique.

Pipe-en-Bois témoin de la Commune, Léon Deffoux, les éditions de France, 1932

Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871

Posted in Commune de Paris with tags , on 23 mars 2014 by Ascona

Lefrançais_-_Étude_sur_le_mouvement_communaliste_à_Paris,_en_1871.djvu
Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871, Gustave Lefrançais, G. Guillaume fils, Neuchâtel, 1871, 428 p.

La Commune (1871)

Posted in Commune de Paris with tags , on 22 mars 2014 by Ascona

commune albertAlbert Ollivier, était un historien, écrivain, journaliste, homme politique (gaulliste…) et résistant français.

L’intérêt de son livre sur la Commune réside essentiellement dans l’analyse de la décadence morale de la bourgeoisie de la fin du second empire, décadence qui aurait, entre autre, offert un terrain favorable à la Commune. Il explique aussi que la Commune trouve ses sources au sein de deux courants politiques, le proudhonisme et le blanquisme. Cela est en partie vrai bien sûr, mais il oublie de citer aussi les courants néo-jacobins et les socialistes internationalistes de l’AIT qui ont joué un rôle non négligeable dans le développement du mouvement ouvrier de l’époque. Si la présentation de Proudhon et Blanqui semble assez complète, on sent toutefois une nette préférence de l’auteur pour Proudhon par rapport à Blanqui. On notera aussi quelques pages intéressantes sur le rôle de Bakounine, et son insuffisance d’ailleurs, dans la première tentative communaliste de Lyon en septembre 1870.

L’auteur s’attache à démontrer le manque de préparation et les erreurs qui feront échouer la Commune, bien que les idées qui l’animaient furent bel et bien de leur temps. Le fédéralisme et la décentralisation par exemple étaient des thèmes débattus y compris par la bourgeoisie.

Pour le reste on retrouve beaucoup de l’histoire de la Commune de Lissagaray dans ce livre très favorable à l’idée de la Commune.

La Commune (1871), Albert Ollivier, Gallimard, Anatomie des révolutions, 1939, 268 p.

La Commune (Paris 1871)

Posted in AIT, Commune de Paris, Histoire sociale with tags , , on 6 décembre 2013 by Ascona

La CommuneLa Commune (Paris 1871) est un film de Peter Watkins tourné en 2000. « la Commune » est un film original à bien des égards : par sa durée, 5h45, ainsi que par le parti pris de la mise en scène. Les acteurs ne sont pas des professionnels et ils font fréquemment, dans le film, des aller retours entre les situations politiques de 1871 et actuelles : les sans-papiers, les luttes féministes, etc. Loin d’apparaitre un procédé artificiel, c’est au contraire peut-être le côté le plus intéressant du film. Ainsi, lors d’un long plan séquence pendant l’assaut des Versaillais dans le XIe arrondissement, on voit le reporter, micro en main interroger les acteurs, non pas sur ce que font leurs personnages, mais bien sur ce que eux, en tant qu’individu réel feraient dans une situation semblable. Ici encore, comme à d’autres reprises dans le film, les acteurs sont réellement emportés par leurs rôles. On ce demande même à un moment si le reporter Versaillais, reconnu et arrêté par la foule pour espionnage, ne va pas réellement se faire lyncher par les acteurs !
La caméra elle-même fait partie du film, puisqu’il est tourné comme un reportage, avec interview etc. En effet le film montre les points de vue opposés d’une télé versaillaise et d’un télé communarde et interroge le rôle des médias, y compris ici de gauche ou alternatif, dans les luttes sociales.

On peut le voir ici : partie 1, partie 2.

La Commune (Paris 1871), un film de Peter Watkins, coproduction La Sept ARTE, 13 Production, Musée d’Orsay, France 2000 durée 5h45.